Jeudi 08 février – Retour / épisode 1

Jeudi 08 février – Retour / épisode 1

>> 3 jours après notre arrivée  

 » Et voilà la tension de l’arrivée est retombée, il reste plein de choses à faire pour préparer le retour bateau, réapprendre une existence normale sans l’objectif à court terme d’aller au bout d’un défi, d’un vieux rêve.

L’arrivée a été fantastique, après avoir attendu au large du Robert pendant 5 heures, ce qui était un gage après avoir ramé si fort pour arriver, un premier bateau d’accueil est apparu à la sortie de la baie du Robert, signe pour nous de reprendre la route et d’aller à sa rencontre. Encore quelques milles et nous voilà au côté d’un catamaran, affrété par Benoît Roy, Président d’Audilab et sponsor de notre aventure. Chaleur des retrouvailles, congratulations, sourires et cries de joie. Puis le bateau de la SNSM arrive, toute sirène hurlante, puis au gré de nos coups de rames vers l’arrivée se greffent d’autres embarcations qui cornent, crient, acclament, puis un peu plus au fond de la baie, les bateaux avec nos familles et amis, puis encore de grandes pirogues à rames du club d’aviron local. Du plaisir brut, intense, de la joie, une sorte de ferveur amicale qui nous transporte, nous ne savons plus où donner des yeux et de la voix, c’est fort. Puis cette phrase entre nous deux, en baissant une dernière fois nos avirons : nous l’avons fait ! Un regard qui veut tout dire, qui traduit la joie, mais aussi les souffrances, les doutes et les coups de gueules pour en arriver là.

Après c’est l’accueil sur le quai, les retrouvailles avec nos familles, les autorités locales, les discours, ça tangue, ça roule. Il faut dire que tenir debout sur la terre est pour Gilles et moi une vraie gageure, nous avons en effet un « mal de terre » carabiné et marcher droit est juste impossible, on dirait 2 fêtards qui ont arrosé très sérieusement une victoire au tournois des 6 nations. Puis après les festivités, nous avons amené le bateau à la rame au club local puis sortit de l’eau à la martiniquaise, 20 personnes à le porter/tirer sur des rondins et des pneus pour le mettre au sec ! J’ai un peu souffert avec lui lors de grincements déchirants , mais notre Audilab a bien résisté au traitement et est maintenant au sec . Je l’ai quitté comme à regret, en lui donnant une petite tape amicale pour lui dire merci de nous avoir porté jusqu’au bout de notre rêve.

Depuis cette arrivée, il y a eu un vrai lit avec pour ma part un réveil affolé la première nuit en cherchant à tâtons ma lampe frontale dans le noir d’une chambre pourtant bien calme. Un premier matin à regarder la verdure autour de nous de cette île si belle et à savourer les odeurs, et … un vrai petit déjeuner avec du vrai pain !

Dès lundi, nous avons eu des interviews à réaliser mais très vite nous nous sommes retrouvés au bateau à une heure de route de nos résidences, comme pour vérifier que tout allait bien et comme s’il nous manquait déjà.

Premiers nettoyages et il y a de quoi faire, vider les poubelles, nous n’avons rien jeté à la mer et le volume est énorme et très (mal) odorant. Rincer le réchaud, soulever le matelas et plisser le nez sous la tonne de moisi, regrouper les fringues humides, rincer ce qui peut l’être, mettre à l’abris des mal intentionnés le matériel de navigation précieux, trier, ranger un peu, déranger à nouveau, … le tout sous quelques grains bien sentis qui rafraîchissent l’atmosphère et nous rappellent quelques rinçages en mer il y a quelques jours.

Hier mardi, nouvel interview avec une radio locale et visite officielle d’une rhumerie, on en a rêvé !

Aujourd’hui réception et déjeuner avec le Lion’s Club de Martinique. Ouf, ce soir farniente et repos.

Demain le travail pour organiser le retour du bateau va commencer. Trouver un transitaire, des solutions pour mettre le bateau en container, le charger, … etc sauf qu’ici c’est … Carnaval et que tout s’arrête pendant une semaine ! Il va donc falloir être patient et … persévérant, comme d’hab quoi !

Je voulais remercier tous nos fervents supporters qui ont laissé des messages sur quinquatlantic.fr, Facebook de Gilles, Twitter et sur notre téléphone iridium. Nous ne pouvions en prendre connaissance et donc, bien évidement y répondre.  Nous les avons lu après l’arrivée, c’est incroyable de vous avoir eu tous derrière nous. Avec cette force et cette énergie que vous nous avez transmis, nous ne pouvions pas ne pas réussir. Merci à toutes et à tous, nul doute que ces messages resteront irrémédiablement gravés dans nos mémoires. »

Philippe